Au terme de longues journées de développement derrière mon écran, j’ai découvert que la capitale espagnole offre bien plus que ses musées prestigieux. En m’installant à Madrid pour quelques mois, j’ai rapidement compris que cette ville constitue un point de départ idéal pour examiner les trésors cachés de l’Espagne centrale. Entre sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, paysages naturels à couper le souffle et villages pittoresques chargés d’histoire, les possibilités d’excursions sont infinies. Voici mon guide personnel des dix meilleures escapades autour de Madrid, facilement accessibles en transport ou en voiture pour une journée ou un weekend.
Tolède : une plongée dans l’Espagne médiévale des trois cultures
Lors de mon premier mois à Madrid, j’ai commencé par l’incontournable : Tolède. Située à seulement 70 km au sud de la capitale, cette cité médiévale perchée sur une colline m’a littéralement transporté dans une autre époque. En tant qu’ancienne capitale d’Espagne, Tolède représente un symbole enchantant de la cohabitation entre chrétiens, musulmans et juifs qui a marqué l’histoire espagnole pendant des siècles.
En arpentant ses ruelles étroites et sinueuses, j’ai découvert un concentré d’histoire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. La cathédrale gothique de Tolède m’a particulièrement impressionné avec son mélange unique de styles architecturaux et son trésor comprenant des œuvres de Goya et El Greco. L’Alcazar, imposant sur son promontoire, raconte l’histoire militaire de l’Espagne, tandis que les anciennes synagogues témoignent de la riche culture séfarade qui a prospéré ici.
Mon coup de cœur reste la découverte de L’Enterrement du comte d’Orgaz à l’église Santo Tomé. Ce chef-d’œuvre d’El Greco se contemple dans le lieu même pour lequel il a été peint au XVIe siècle – une expérience immersive qui vaut à elle seule le déplacement.
Comment s’y rendre
J’ai opté pour le train, moyen le plus pratique selon moi. En 35 minutes depuis la gare d’Atocha, vous arrivez directement au cœur de l’action. Les trains Cercanías sont fréquents et abordables. Si vous préférez plus de flexibilité, comptez une heure en bus Alsa depuis la station Plaza Elíptica ou le même temps en voiture via l’autoroute A-42.
À ne pas manquer
Si vous restez jusqu’au soir, je vous conseille vivement le spectacle nocturne « El Sueño de Toledo » au Puy du Fou. J’ai été bluffé par cette immersion dans l’histoire espagnole, avec ses 1500 personnages qui évoluent sur un gigantesque plateau scénique de 5 hectares. C’est une façon spectaculaire de comprendre l’histoire complexe de cette ville multiculturelle.
La Sierra de Guadarrama : paradis des randonneurs aux portes de Madrid
Quand l’été a commencé à rendre Madrid étouffante, j’ai trouvé mon refuge : la Sierra de Guadarrama. Ce massif montagneux situé à seulement 60 km au nord de la capitale m’a offert une bouffée d’air frais et des paysages à couper le souffle. Étant développeur nomade, j’ai pu y trouver l’équilibre parfait entre travail et reconnexion avec la nature.
Classée parc national en 2013, la Sierra abrite une biodiversité exceptionnelle. Ses sommets dépassant les 2000 mètres d’altitude (comme Las Torres qui culmine à 2029m) dominent un paysage varié : denses forêts de pins, prairies alpines, formations rocheuses impressionnantes et petits lacs glaciaires. La qualité de l’air et le silence qui règnent dans ces montagnes contrastent radicalement avec l’effervescence madrilène.
Activités à faire
J’ai visité la Sierra en toutes saisons et chacune offre son lot de découvertes. En été, les sentiers balisés permettent des randonnées pour tous niveaux, des promenades familiales aux ascensions plus techniques. Les amateurs d’escalade trouveront leur bonheur à La Pedriza, avec ses formations granitiques uniques.
L’hiver transforme complètement le paysage. J’ai profité de la station de ski de Valdesqui pour quelques descentes rafraîchissantes, à seulement 70 km de mon appartement madrilène – un luxe rare pour une capitale européenne ! Au printemps, j’ai été émerveillé par l’explosion de fleurs sauvages qui tapissent les prairies alpines.
Itinéraires recommandés
- La Pedriza (facile-moyen) : Accessible en bus 724 depuis Plaza de Castilla jusqu’à Manzanares El Real, puis suivez le sentier balisé jusqu’au Canto Cochino. Les formations rocheuses et les petites piscines naturelles en été valent le détour.
- Cercedilla – Puerto de Navacerrada (moyen) : Prenez le train Cercanías C8 jusqu’à Cercedilla, puis le petit train historique jusqu’au Puerto. De là, plusieurs sentiers s’offrent à vous avec des vues imprenables sur Madrid et la Castille.
- Sept Pics (difficile) : Pour les plus sportifs, cette randonnée emblématique parcourt la ligne de crête des sept sommets qui composent la silhouette caractéristique de la Sierra.
Ségovie : entre aqueduc romain et alcazar de conte de fées
Ségovie a été ma grande révélation. À 90 km au nord-ouest de Madrid, cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO m’a offert une journée d’exploration extraordinaire. Ce qui m’a d’abord stupéfié en arrivant, c’est l’imposant aqueduc romain qui traverse la ville. Construit au Ier siècle sans aucun mortier pour lier les 25 000 blocs de granit, il défie encore aujourd’hui les lois de la physique avec ses 167 arches s’élevant jusqu’à 28 mètres de hauteur.
En poursuivant ma visite, j’ai découvert une cité médiévale parfaitement préservée. La cathédrale gothique de Ségovie, surnommée « La Dame des Cathédrales » pour son élégance, domine le panorama urbain. Mais le véritable joyau reste l’Alcazar, ce château perché au bord d’un précipice qui ressemble à s’y méprendre à un palais de conte de fées. La rumeur dit qu’il aurait inspiré le château de Blanche-Neige à Walt Disney, et je peux comprendre pourquoi !
Depuis les jardins de l’Alcazar, j’ai profité d’une vue spectaculaire sur la vallée et la Sierra de Guadarrama, dont les sommets enneigés complètent magnifiquement le tableau en hiver.
Découverte gourmande
Entre deux visites, j’ai fait une pause dans l’un des restaurants traditionnels de la Plaza Mayor pour goûter à la spécialité locale : le cochinillo (cochon de lait rôti). La chair tendre et la peau croustillante, accompagnées d’un verre de vin rouge de Ribera del Duero, constituent une expérience gastronomique à ne pas manquer. La tradition veut que le chef découpe le cochon avec le bord d’une assiette en porcelaine pour montrer sa tendreté !
Comment s’y rendre
J’ai testé plusieurs options pour rejoindre Ségovie. Le train à grande vitesse (AVE) depuis la gare de Chamartin est le plus rapide (30 minutes), mais aussi le plus coûteux. Le bus depuis la station de Moncloa prend 1h20 et offre un bon rapport qualité-prix. Avec ma voiture de location, j’ai mis environ 1h10 via l’autoroute AP-6, ce qui m’a permis de m’arrêter dans quelques villages en chemin.
Le pantano de San Juan : la plage des Madrilènes
En plein mois d’août, avec la chaleur écrasante de Madrid qui dépassait régulièrement les 40°C, j’ai découvert l’oasis préférée des locaux : le pantano de San Juan. Situé à environ 70 km à l’ouest de la capitale, ce réservoir artificiel est le seul plan d’eau de la région où la baignade est autorisée. Imaginez ma surprise de trouver une véritable plage en Castille, à des centaines de kilomètres de la mer !
Avec ses 14 km de rives sablonneuses, ce lac offre un véritable havre de fraîcheur aux Madrilènes fuyant la fournaise estivale. L’eau claire et les petites criques bordées de pins créent une atmosphère presque méditerranéenne. J’ai particulièrement apprécié les zones plus sauvages et moins fréquentées du côté de Pelayos de la Presa, où j’ai pu installer mon ordinateur portable à l’ombre pour travailler avec vue sur l’eau.
Activités nautiques
Au-delà de la baignade, j’ai découvert que le pantano propose une multitude d’activités. J’ai loué un kayak pour chercher les recoins inaccessibles du lac et observer la nature environnante. Pour les plus sportifs, le ski nautique et la voile sont également populaires. Les amateurs de pêche trouveront leur bonheur avec des populations importantes de black-bass, carpes et brochets.
Les rives ombragées sont parfaites pour un pique-nique ou un barbecue improvisé. L’ambiance y est familiale et décontractée, loin de l’agitation des plages touristiques espagnoles que j’avais l’habitude de fréquenter.
Informations pratiques
Pour m’y rendre, j’ai pris le bus 551 depuis la station Príncipe Pío jusqu’à Pelayos de la Presa, puis marché environ 20 minutes jusqu’au lac. Avec une voiture, comptez une heure de trajet via la route M-501 (surnommée la « route des pantanos »). La meilleure période s’étend de juin à septembre, avec un pic de fréquentation en juillet et août, particulièrement les week-ends. J’ai découvert que venir en semaine permet d’éviter la foule et de profiter pleinement des lieux.
Le monastère royal de San Lorenzo de El Escorial : chef-d’œuvre de Philippe II
Amateur d’histoire et d’architecture, j’ai été fasciné par le monastère royal de San Lorenzo de El Escorial. À seulement 50 km au nord-ouest de Madrid, cette imposante construction grise se détache sur le fond verdoyant de la Sierra de Guadarrama. Conçu par Philippe II au XVIe siècle, ce complexe monumental combine résidence royale, monastère et panthéon des rois d’Espagne en un ensemble harmonieux classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En franchissant la façade austère, j’ai découvert un intérieur d’une richesse surprenante. La basilique centrale impressionne par ses proportions et sa sobre élégance, caractéristique du style herrérien, tandis que les appartements royaux reflètent le goût raffiné de la cour espagnole. J’ai été particulièrement marqué par le contraste entre l’apparente simplicité extérieure et la splendeur intérieure – parfaite métaphore de la personnalité complexe de Philippe II.
Trésors à découvrir
La bibliothèque historique, avec sa voûte de 54 mètres peinte par Pellegrino Tibaldi, abrite plus de 40 000 ouvrages précieux et manuscrits anciens. J’y ai passé un temps considérable à admirer les fresques et les globes terrestres du XVIe siècle.
La salle des batailles m’a impressionné avec ses fresques monumentales dépeignant les victoires militaires espagnoles. Les panthéons royaux, où reposent presque tous les monarques espagnols depuis Charles Quint, dégagent une atmosphère solennelle accentuée par la richesse des marbres et des bronzes.
La collection d’art comprend des œuvres majeures du Titien, du Greco, de Bosch et de Velázquez, faisant de ce lieu un véritable musée en plus d’un monument historique. J’ai pu capturer de superbes photos pour mon blog de voyages numériques, où je partage mes découvertes à travers l’Espagne.
Comment s’y rendre
Plusieurs options s’offrent à vous pour visiter El Escorial. J’ai opté pour le train depuis la gare de Madrid-Príncipe Pío, qui met environ 45 minutes pour rejoindre San Lorenzo. Le bus 661 depuis l’échangeur de Moncloa est également pratique (50-60 minutes). En voiture, comptez 50 minutes via l’autoroute A-6, avec possibilité de combiner cette visite avec une excursion dans la Sierra de Guadarrama.
La forêt de châtaigniers d’El Tiemblo : spectacle automnal
En octobre dernier, cherchant à voir les couleurs automnales, j’ai découvert un joyau naturel méconnu : la forêt de châtaigniers d’El Tiemblo. Située à 90 km à l’ouest de Madrid, dans la province d’Ávila, cette forêt séculaire offre un spectacle naturel qui rivalise avec les plus beaux paysages d’automne que j’ai pu voir en Europe.
Ce qui rend cet endroit si spécial, ce sont ses châtaigniers centenaires aux troncs noueux et aux branches tortueuses. Certains de ces géants ont plus de 500 ans, comme « El Abuelo » (le Grand-père), dont le tronc mesure plus de 9 mètres de circonférence. Marcher sous cette canopée dorée, avec les feuilles craquant sous mes pas et la lumière filtrant à travers les branches, reste l’une des expériences les plus mémorables de mes explorations autour de Madrid.
Quand visiter
La période idéale se situe entre mi-octobre et mi-novembre, lorsque les feuilles prennent leurs teintes orangées et rougeâtres les plus vives. J’ai eu la chance d’y aller après une légère pluie, ce qui intensifiait les couleurs et les odeurs de forêt humide. Le sol tapissé de feuilles mortes et de châtaignes crée une atmosphère presque féerique, parfaite pour les photographes ou simplement pour se reconnecter avec la nature.
Si vous venez pendant la saison des châtaignes, vous pourrez même en ramasser quelques-unes pour les faire griller à votre retour – une tradition automnale que les locaux pratiquent depuis des générations.
Accès et randonnée
Pour m’y rendre, j’ai pris le bus 551 depuis la station Principe Pio jusqu’à El Tiemblo, puis continué à pied pendant environ 2 heures jusqu’à la forêt. Le sentier est bien indiqué et offre déjà de beaux paysages avant même d’atteindre les châtaigniers.
Si vous venez en voiture (1h30 depuis Madrid), un parking est disponible à proximité du sentier principal, mais il se remplit rapidement les week-ends d’automne. Je recommande d’arriver tôt le matin pour profiter de la forêt avant l’afflux de visiteurs et capter la lumière dorée du matin filtrant à travers les arbres.
Alcalá de Henares : sur les traces de Cervantes
J’ai eu un coup de cœur pour Alcalá de Henares, ville universitaire chargée d’histoire située à seulement 35 km à l’est de Madrid. Lieu de naissance de Miguel de Cervantes, l’illustre auteur de Don Quichotte, et berceau de la langue espagnole moderne, cette cité a conservé son atmosphère intellectuelle et son charme architectural.
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Alcalá m’a séduit par son centre historique parfaitement préservé. L’université Cisnerienne, fondée en 1499, impressionne avec sa façade plateresque et sa cour des Langues où ont étudié de nombreux intellectuels du Siècle d’Or espagnol. J’ai visité la Casa de Cervantes, maison natale reconstitués de l’écrivain, qui offre un aperçu attirant de la vie quotidienne au XVIe siècle.
En flânant dans la Calle Mayor, j’ai découvert qu’avec ses 396 mètres, elle constitue la plus longue rue à arcades d’Europe. Ces galeries couvertes abritent aujourd’hui cafés, librairies et boutiques artisanales où j’ai pu dénicher quelques trésors locaux.
La Semana Cervantina
J’ai eu la chance de visiter Alcalá pendant la Semana Cervantina, organisée autour du 9 octobre pour célébrer l’anniversaire du baptême de Cervantes. Le Mercado Cervantino transforme alors la ville en un gigantesque marché médiéval avec plus de 300 stands artisanaux. Les rues s’animent de spectacles de rue, de musiciens en costumes d’époque et de reconstitutions historiques qui plongent les visiteurs dans l’ambiance du Siècle d’Or espagnol.
Participer à cet événement a ajouté une dimension immersive à ma visite, me permettant de mieux comprendre le contexte historique qui a vu naître l’une des œuvres littéraires les plus importantes au monde.
Comment s’y rendre
Alcalá est particulièrement accessible depuis Madrid. J’ai pris le train Cercanías (ligne C-2 ou C-7) depuis Atocha, qui m’a déposé au centre-ville en 25 minutes à peine. Les bus de la ligne 223 depuis l’Avenida de América sont également fréquents (40 minutes). En voiture, comptez environ 40 minutes via l’autoroute A-2, mais attention aux difficultés de stationnement dans le centre historique.
Aranjuez : le Versailles espagnol
À 50 km au sud de Madrid, Aranjuez m’a offert une escapade royale dans un cadre verdoyant. Ancienne résidence de printemps des monarques espagnols, cette ville est un exemple parfait de l’union entre architecture royale et nature domestiquée. Le palais royal des Bourbons, avec sa façade rouge et blanche caractéristique, abrite des intérieurs somptueux qui témoignent du raffinement de la cour espagnole.
J’ai été particulièrement impressionné par le Gabinete de Porcelena, entièrement recouvert de délicates porcelaines du XVIIIe siècle, et par la Sala de los Espejos avec ses miroirs vénitiens qui démultiplient l’espace. Chaque pièce raconte un chapitre de l’histoire espagnole à travers son mobilier d’époque et ses collections d’art.
- Jardin del Principe : Le plus vaste des jardins d’Aranjuez, s’étendant sur 150 hectares le long du Tage, avec ses allées ombragées, ses fontaines et ses pavillons cachés comme la Casa del Labrador.
- Jardin de la Isla : Situé entre le palais et la rivière, ce jardin de style italien regorge de sculptures mythologiques et de fontaines monumentales datant du XVIe siècle.
- Jardin del Parterre : De style français, avec ses parterres géométriques et ses topiaires parfaitement entretenues.
Inspiration artistique
En me promenant dans ces jardins, j’ai compris pourquoi le compositeur Joaquín Rodrigo s’est inspiré de ce lieu pour créer son célèbre « Concierto de Aranjuez ». La sérénité des jardins, le murmure des fontaines et le chant des oiseaux créent une symphonie naturelle qui a trouvé son écho dans cette œuvre musicale emblématique.
Pour m’y rendre, j’ai choisi le train Cercanías (ligne C-3) depuis Atocha, qui met environ 45 minutes. Les bus de la ligne 423 sont également pratiques (60 minutes depuis la Plaza de Legazpi). En voiture, comptez 50 minutes via l’autoroute A-4, avec des parkings facilement accessibles à proximité du palais.
Les champs de lavande de Brihuega : la Provence espagnole
En juillet dernier, j’ai découvert un spectacle naturel que je ne m’attendais pas à trouver en Espagne : les champs de lavande de Brihuega. Situés à 100 km au nord-est de Madrid, dans la province de Guadalajara, ces vastes étendues violettes transforment le plateau castillan en un paysage digne de la Provence française.
Avec mon expérience de développeur nomade toujours à l’affût de décors inspirants pour travailler, j’ai été subjugué par l’immensité de ces champs à perte de vue. Le contraste entre le violet intense de la lavande et le bleu profond du ciel castillan crée une palette de couleurs extraordinaire. L’odeur envoûtante et le bourdonnement des abeilles ajoutent une dimension sensorielle à cette expérience visuelle.
Festival de la lavande
Ma visite a coïncidé avec le Festival de la Lavande, organisé chaque année en juillet lorsque la floraison atteint son apogée. J’ai assisté à un concert au coucher du soleil, avec les champs violets comme toile de fond – un moment magique qui reste gravé dans ma mémoire. Les expositions photographiques et ateliers sur la distillation de la lavande m’ont permis d’en apprendre davantage sur cette culture relativement récente dans la région, mais qui a déjà transformé son économie.
J’ai ramené quelques produits artisanaux à base de lavande (huile essentielle, savon, miel) qui me rappellent ce voyage chaque fois que je les utilise.
Informations pratiques
La meilleure période pour visiter ces champs s’étend de début juillet à mi-août, avec un pic de floraison généralement mi-juillet. N’ayant pas trouvé de transport en commun direct, j’ai loué une voiture pour la journée (comptez 1h15 via l’autoroute A-2). Des tours organisés partent également de Madrid pendant la saison, combinant souvent cette visite avec d’autres sites de la région comme Sigüenza.
Les champs sont accessibles gratuitement, mais certaines zones sont privées et nécessitent une autorisation. Je recommande de suivre les chemins balisés et de respecter ces cultures qui constituent la source de revenus de nombreux agriculteurs locaux.
Chinchón : authenticité castillane autour d’une place mythique
À seulement 45 km au sud-est de Madrid, j’ai découvert Chinchón, un village qui semble figé dans le temps. Classé parmi les plus beaux d’Espagne, ce bourg m’a charmé dès mon arrivée sur sa Plaza Mayor, l’une des places les plus singulières que j’aie jamais vues.
Cette place irrégulière, entourée de balcons en bois et d’arcades datant des XVIIe et XVIIIe siècles, constitue le cœur battant du village. Ce qui rend cet espace unique, c’est sa capacité à se transformer selon les événements : place publique au quotidien, arène pour les corridas lors des fêtes locales, ou encore scène de théâtre à ciel ouvert. J’ai eu la chance d’y prendre un café tout en observant la vie locale qui s’y déroule, moment simple mais authentique qui résume parfaitement l’essence de l’Espagne traditionnelle.
Patrimoine et gastronomie
En étudiant les ruelles pavées qui rayonnent depuis la place, j’ai découvert d’autres trésors : l’église Nuestra Señora de la Asunción avec son clocher séparé, le couvent des Clarisses où les religieuses fabriquent encore des pâtisseries artisanales, et les vestiges du château qui domine le village.
Amateur de bonnes tables, j’ai dégusté des spécialités locales dans l’un des mesones traditionnels. L’agneau rôti au four à bois et les aubergines de Chinchón constituent des plats emblématiques de la cuisine castillane. J’ai terminé mon repas avec un verre d’anisette, liqueur locale produite ici depuis des siècles et qui bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée.
Événements traditionnels
Chinchón conserve un calendrier riche en traditions. Le carnaval et le marché médiéval organisés en février transforment le village en une scène vivante d’histoire. Pendant la Semaine Sainte, la Passion du Christ est mise en scène par les habitants eux-mêmes, créant un spectacle authentique et émouvant.
Pour rejoindre ce joyau castillan, j’ai pris le bus 337 depuis l’Avenida del Mediterráneo à Madrid, un trajet d’environ une heure qui traverse la campagne madrilène. En voiture, comptez 45 minutes via la A-3 puis la M-311, avec plusieurs parkings disponibles à l’entrée du village, car le centre est principalement piéton.

Digital nomad, je parcours le monde depuis 6 ans grâce à mon métier de développeur web. A travers ce blog je vous partage mes aventures et mes conseils pour vos prochains voyages.


